GUIDE PREMIERS BORDS À BORD
TEXTE ET PHOTOS GILLES CLÉMENT
6,5 nœuds au près à une
quarantaine de degrés du vent,
les performances de ce croiseur
de 10 m semblent honnêtes. Ses
hublots de coque superposés
tiennent lieu de signature.
MARSEILLE
Fin d’été indien
sur la rade :
une chaude brise
thermique d’une
dizaine de nœuds
de Sud-Ouest invite
à la navigation.
Une belle ferrure d’étrave en
inox comme on n’en voit plus.
CROISIÈRE SEMI-HAUTURIÈRE
Impression 35 l’heure d’un nouvel Élan
Le chantier slovène connu aussi pour ses skis promeut sa gamme croisière sous la marque Impression.
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Voici les nôtres (d’impressions) sur un 10 m qui vise en plein cœur de marché.
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GUIDE
LISTE DE PRIX
PRIX DE BASE
du bateau livré et
préparé à Marseille
avec voiles :
106 890 € HT
PRÊT À PARTIR
sauf armement, mais
avec mouillage et
électronique complète
Raymarine (centrale
i70 + pilote auto +
GPS carto) :
122 000 € HT.
Un plan de pont bien pourvu dont les passavants semblent étroits. MODE D’EMPLOI
QUEL PLAN D’EAU ?
Le tirant d’eau d’1,6 m
permet d’envisager
sans souci excessif un
cabotage agréable
de havres en criques,
de calanques en baies
et la croisière
en toute sérénité.
QUEL ÉQUIPAGE ?
Familial et nombreux
le cas échéant (jusqu’à
neuf personnes dans
la version 3 cabines !),
cette unité conçue par
ailleurs pour la location,
se manœuvre en
équipage réduit voire
en solitaire.
QUEL PROGRAMME ?
La croisière, toute la
croisière. C’est la raison
d’être de la nouvelle
marque Impression
Yachts. Pour autant
les performances
sous voiles n’ont pas
à rougir.
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La barre est plutôt neutre
mais le bateau réagit très
bien grâce à l’action d’un
mono safran efficace.
M
ais d’où vient cette sensation bizarre de « déjà-vu » alors que nous
avons le privilège d’essayer l’Impression 35 en avant-première à la
veille du Yachting Festival de
Cannes ? En réalité, foin de paramnésie : l’Impression 35 est une démarque de l’Élan de la gamme
éponyme, sorti six mois plus tôt. Entre-temps, la
gamme « Impression » du constructeur slovène de
Begunje est devenue une marque à part entière :
Impression Yachts. Désormais, l’offre d’Élan se
divise en E-line pour des voiliers de course-croisière
et S-line pour les voiliers de performance avec mât
carbone et coque en vinylester infusé sous vide, le
tout se déclinant en tranches 3, 4, 5 (30, 40, 50
pieds). Impression Yachts tire, elle, des moules slovènes des croiseurs dont l’ambition est de pénétrer
le « cœur de marché » des unités de croisières de
taille moyenne sur un créneau plutôt haut de
gamme, qualitatif et durable.
À PREMIÈRE VUE, UNE PARTIE DE L’OBJECTIF au moins est
atteinte. L’exemplaire que nous testons a traversé
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En ouvrant le plan de voilure, on regrette l’absence d’un gennaker ou d’un spi asy.
une saison de location chez Blue Touch – la société
gérée par Philippe Chevalier, importateur d’Élan
en France – et paraît pourtant comme neuf.
Les amarres sont lâchées, le bateau glisse en laissant à tribord le Mucem et la Major. L’envoi des
voiles est facilité par un piano des plus fonctionnels.
Le barreur garde une visibilité optimale grâce aux
deux barres à roues, aux instruments électroniques
et une prise 12 volts permettant de recharger occasionnellement les portables, tablettes. Tout tombe
ici sous la main : les winches jouxtent la barre permettant de choquer ou border de génois par le barreur lui-même. De plus les dimensions du poste et
du banc sont adaptées dans un bon compromis
pour un confort optimal.
LE COCKPIT, SOIGNÉ AVEC SES REVÊTEMENTS et encadrements de teck particulièrement bien finis, notamment sur les passavants et avec ses mains courantes
aussi efficaces que discrètes, est agréable. Cependant on peut s’interroger sur la fluidité de circulation à bord dans la mesure où cette unité entend
héberger jusqu’à 9 personnes (en version 3 cabines,
voir plus loin). Du point de vue de la gestion de
l’espace, la conception intérieure n’a rien à envier
à la concurrence établie. Une hauteur sous barrots
de 2,10 m et de larges ouvertures confèrent des airs
de 40 pieds à ce 10 m. Au titre des signes distinctifs,
on inscrira les hublots de coque, doubles et superposés, ainsi qu’une table à carte incrustée dans une
portion amovible de la banquette du carré. Dans
un souci de personnalisation, Impression Yachts
propose trois essences différentes (teck, acajou,
chêne blond) pour les boiseries et cinq variantes
pour les planchers (teck rayé, rainuré blanc composite, lamifié imitation plancher, plancher crème ou
gris). Au choix également, deux ou trois cabines (7
et 9 couchages) avec carré transformable à bâbord.
Dans les deux versions, les sanitaires sont lumineux
et assez spacieux…
LE FLUX DE SUD OUEST S’ÉTABLIT dans la rade de Marseille. Le bateau accélère gentiment mais sûrement
au près, à 40° du vent réel : le répétiteur de la centrale Raymarine I 70 et son écran E7 (en option)
affichent 6,5 nœuds. La barre est neutre quoiqu’un
peu dure avec le système de double barre à roue,
mais le bateau répond bien grâce à son mono safran. Les différentes positions de barre sont
agréables et les cale-pieds bien placés. Le voilier
reste bien équilibré au près. Même à 160° du vent
le pilote hydraulique garde le cap et appuie ce qu’il
faut sur la mèche de safran. Bémol, le bikini fermé
a tendance à gêner le barreur debout ainsi que le
passage de la manivelle du winch Harken. Un rail
existe cependant pour limiter le problème.
ON ABAT DIRECTION LA POINTE ROUGE, le bateau désormais au largue accélère. On regrette l’absence de
code 0 ou spi asy, indisponible lors du test. L’empannage comme les virements se font facilement
grâce au peu de recouvrement du génois et au retour cockpit bien pensé. Le navigateur solitaire
appréciera. Sur le bord de retour le long de la corniche, nous croisons un Dufour 34 Performance. Il
nous incite à tirer des bords ludiques pour appréhender le potentiel du bateau. Il en ressort un compromis intéressant pour un bateau de croisière qui
pour le coup n’a pas à rougir. Philippe Chevalier
IMPRESSION 35
Longueur HT = 9,99 m
Longueur flottaison =
8,79 m
Bau max. = 3,49 m
TE = 1,60 m
Tirant d’air = 16,00 m
Déplacement = 5 970 kg
Lest = 1,820 kg
Moteur = 19 HP
Carburant = 90 l
Eau = 238 l
Grand-voile = 28 m2
Génois = 31 m2
Architecte =
Humphreys Yacht Design
& Élan Design Team
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GUIDE ESSAI
RETROUVEZ +
D’ESSAIS SUR
bateauxonline.fr
Petite trouvaille ergonomique : la table à cartes s’escamote
dans un élément de la moelleuse banquette du carré.
Quatre marches et
une hauteur sous
barrots de 2,10 m,
cuisine en L, grandes
ouvertures et hublots
superposés, pour
un ressenti lumineux
et plutôt spacieux
pour un voilier
de ce format.
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vante à l’occasion les qualités marines, par gros
temps, de l’Impression dont le comportement est,
selon lui, optimal dans un vent de 20-25 nœuds.
Faute de conditions adéquates pour le vérifier, nous
ne le contredirons pas. A contrario, le tout petit
temps n’est sans doute pas sa tasse de thé.
ESTHÉTIQUEMENT, ET SOUS TOUTES LES ALLURES, le bateau
dégage un certain caractère affirmé par sa large protection inox de proue et ses doubles hublots latéraux qui lui font une véritable signature. Le U du
pont arrière est largement ouvert. Mais ce sont surtout les deux sièges rehaussés dans les balcons arrière qui diviseront l’opinion.
Le retour au port, face à la Bonne Mère, poussé par
un Volvo des plus discrets se fait en douceur ; la
voile est affalée dans un lazybag à zip bien pratique.
Une fois amarré, la jupe escamotable et sa poulie
assurent un confort notable pour débarquer en toute
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sécurité. Il est aussi possible de choisir une plateforme plus ou moins haute ou tout simplement s’en
passer au profit d’une échelle de bain conventionnelle. En termes de tarif, le niveau légèrement supérieur à celui de la concurrence se justifie par une
finition impeccable à tous les niveaux et de réelles
possibilités de personnalisation.
CHEZ ÉLAN, CONNU AUSSI POUR SES SKIS et ses snowboards, implanté dans un pays, la Slovénie, où le
ski alpin est roi, les salariés et les cadres naviguent
souvent eux-mêmes sur les nouvelles unités et
jugent sur pièce de l’ingéniosité et l’efficacité des
innovations. Voire en suggèrent de nouvelles. Et
l’on se réjouit de bon cœur d’apprendre, de la
bouche de Philippe Chevalier, qu’eu égard au carnet de commande, le constructeur slovène embauche. Un joli paradoxe dans une conjoncture
baissière sur le marché du neuf.
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