15.1 Utilisation de l'outil de partitionnement de YaST. Suse 11 SP4
Configuration avancée des disques
Les configurations système élaborées nécessitent de configurer les disques d'une certaine manière. Toutes les tâches de partitionnement courantes peuvent être effectuées avec YaST. Pour obtenir une dénomination persistante avec les périphériques de bloc, utilisez les périphériques situés sous/dev/disk/by-id ou /dev/disk/ by-uuid
. Conçu pour être bien plus flexible que le partitionnement physique utilisé dans les configurations standard, le modèle LVM (Logical Volume Management
- Gestion des volumes logiques) est un modèle de partition de disque. La fonction d'instantané permet de sauvegarder les données en toute simplicité. Le réseau RAID
(Redundant Array of Independent Disks - Réseau redondant de disques indépendants) offre une intégrité, des performances et une tolérance aux pannes accrues des données. SUSE Linux Enterprise Server prend également en charge les E/S réparties sur plusieurs chemins (pour plus d'informations, reportez-vous au Chapter 7, Managing
Multipath I/O for Devices
(↑Storage Administration Guide)). Vous pouvez aussi utiliser iSCSI en tant que disque en réseau (pour plus d'informations sur iSCSI, reportezvous au Chapter 14, Mass Storage over IP Networks: iSCSI (↑Storage Administration
Guide)).
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15.1 Utilisation de l'outil de partitionnement de YaST
Configuration avancée des disques 309
de plusieurs disques durs. Vous pouvez ajouter, supprimer, redimensionner et modifier les partitions, ainsi qu'accéder à la configuration logicielle RAID et LVM.
AVERTISSEMENT : Repartitionnement du système en cours d'exécution
Même s'il est possible de repartitionner votre système en cours d'exécution, le risque de commettre une erreur qui engendrerait une perte de données est très important. Évitez de repartitionner un système installé et si vous devez vraiment le faire, sauvegardez par avance toutes vos données.
Figure 15.1 Outil de partitionnement de YaST
ASTUCE : IBM System z : noms des périphériques
IBM System z reconnaît uniquement les disques durs DASD et SCSI. Les disques durs IDE ne sont pas pris en charge. Pour cette raison, ces périphériques apparaissent dans la table de partition au format de fichier dasda ou sda
pour le premier périphérique reconnu.
Toutes les partitions existantes ou proposées de tous les disques durs connectés sont affichées dans la liste de l'Espace de stockage disponible de la boîte de dialogue Parti-
tionnement en mode expert
de YaST. Les disques durs complets sont répertoriés sous forme de périphériques sans numéros, tels que /dev/sda (ou /dev/dasda). Les partitions sont répertoriées comme des parties de ces périphériques, par exemple / dev/sda1
(ou /dev/dasda1, respectivement). La taille, le type, l'état de codage,
310 Guide de déploiement
le système de fichiers et le point de montage des disques durs et de leurs partitions sont
également affichés. Le point de montage indique l'emplacement où la partition apparaît dans l'arborescence du système de fichiers Linux.
La Vue système de gauche propose plusieurs vues fonctionnelles. Utilisez ces vues pour réunir des informations sur les configurations de stockage existantes, pour configurer des fonctions comme RAID, Gestion du volume, Fichiers codés ou pour afficher des systèmes de fichiers avec des fonctionnalités supplémentaires comme
BTRFS
, NFS ou TMPFS.
Si vous ouvrez cette boîte de dialogue au cours de l'installation, l'espace disque libre est
également répertorié et automatiquement sélectionné. Pour fournir plus d'espace disque
à SUSE® Linux Enterprise Server, libérez l'espace requis en commençant au bas de la liste et en remontant progressivement (c'est à dire de la dernière partition d'un disque vers la première).
15.1.1 Types de partitions
ASTUCE : IBM System z : disques durs
Sur les plates-formes IBM System z, SUSE Linux Enterprise Server prend en charge tant les disques durs SCSI que les périphériques de stockage à accès direct (DASD). Si les disques SCSI peuvent être partitionnés comme indiqué ci-dessous, les DASD ne peuvent pas avoir plus de trois entrées de partition dans leurs tables de partition.
Chaque disque dur possède une table de partition pouvant accepter quatre entrées.
Chaque entrée d'une table de partition correspond à une partition principale ou à une partition étendue. Une seule entrée de partition étendue est cependant autorisée.
Une partition principale se compose simplement d'une plage de cylindres continue
(zones de disque physiques) affectée à un système d'exploitation en particulier. Si vous n'utilisez que des partitions principales, vous serez limité à quatre partitions par disque dur. En effet, la table de partition ne permet pas d'en définir davantage. On utilise donc
également des partitions étendues. Ces dernières constituent également des plages de cylindres de disques continues, mais elles ont la particularité de pouvoir être subdivisées en partitions logiques. Les partitions logiques ne nécessitent pas d'entrées dans la table de partition. En d'autres termes, une partition étendue est un conteneur de partitions logiques.
Configuration avancée des disques 311
Si vous avez besoin de plus de quatre partitions, créez une partition étendue en guise de quatrième partition (ou avant). Cette partition étendue doit couvrir l'intégralité de la plage restante de cylindres libres. Vous pouvez ensuite créer plusieurs partitions logiques au sein de cette partition étendue. Le nombre maximum de partitions logiques est 63, quel que soit le type de disque. Le type de partition utilisé pour Linux n'a aucune importance. Les partitions principale et logique fonctionnent normalement.
ASTUCE : Table de partitions GPT
Si vous devez créer plus de 4 partitions principales sur un disque dur, vous devrez utiliser le type de partition GPT. Ce type de partition supprime la restriction du nombre de partitions principales et prend également en charge les partitions supérieures à 2 To.
Pour utiliser GPT, exécutez l'outil de partitionnement YaST, cliquez sur le nom du disque approprié dans la Vue système, puis sélectionnez Expert >
Créer une nouvelle table de partition > GPT.
15.1.2 Création d'une partition
Pour créer une partition, sélectionnez Disques durs, puis un disque dur avec de l'espace disponible. La modification peut être effectuée dans l'onglet Partitions :
1 Sélectionnez Ajouter et spécifiez le type de partition (principale ou étendue). Créez jusqu'à quatre partitions principales ou jusqu'à trois partitions principales et une partition étendue. Vous pouvez créer plusieurs partitions logiques au sein de la parti-
tion étendue (reportez-vous à la Section 15.1.1, « Types de partitions » (p. 311)).
2 Spécifiez la taille de la nouvelle partition. Vous pouvez choisir d'occuper tout l'espace disque non partitionné ou de spécifier une taille personnalisée.
3 Sélectionnez le système de fichiers à utiliser et un point de montage. YaST propose un point de montage pour chaque partition créée. Pour utiliser une méthode de montage différente, comme le montage par étiquette, sélectionnez Options Fstab.
Pour plus d'informations sur les systèmes de fichiers pris en charge, consultez la section root.
4 Indiquez des options de système de fichiers supplémentaires si votre configuration l'exige. Cette étape est nécessaire si vous avez besoin de noms de périphériques permanents, par exemple. Pour plus de détails sur les options disponibles, reportez-
vous à la Section 15.1.3, « Modification d'une partition » (p. 315).
312 Guide de déploiement
5 Cliquez sur Terminer pour appliquer la configuration du partitionnement et quitter le module.
Si vous avez créé la partition lors de l'installation, vous revenez à l'écran de présentation de l'installation.
15.1.2.1 Partitionnement Btrfs
Si vous souhaitez utiliser Btrfs (pour plus d'informations sur Btrfs, voir Chapter 4,
Snapshots/Rollback with Snapper
(↑Administration Guide) et Chapter 1, Overview of
File Systems in Linux
(↑Storage Administration Guide)) comme système de fichiers par défaut pour un système nouvellement installé, cliquez sur Partitionnement sur l'écran Paramètres d'installation, puis cochez la case Utiliser Btrfs comme système de
fichiers par défaut
. Le système d'installation propose alors de créer la partition /boot formatée avec le système de fichiers Ext3 et la partition / racine formatée avec Btrfs contenant un ensemble de sous-volumes par défaut, que vous pourrez modifier ultérieurement avec l'outil Partitionnement en mode expert.
Le système de fichiers racine est le sous-volume par défaut et il n'est pas répertorié dans la liste des sous-volumes créés. En tant que sous-volume Btrfs par défaut, il peut
être monté comme système de fichiers normal.
Il est possible de créer des instantanés de sous-volumes Btrfs, manuellement ou automatiquement selon les événements système. Par exemple, lorsque vous modifiez le système de fichiers, zypper appelle la commande snapper afin de créer des instantanés avant et après le changement. Cela se révèle particulièrement utile si la modification effectuée par zypper ne vous convient pas et si vous souhaitez revenir à l'état précédent. Étant donné que la commande snapper appelée par zypper réalise, par défaut, un instantané du système de fichiers root, il est raisonnable d'exclure des répertoires spécifiques de la prise d'instantanés en fonction de la nature des données qu'ils contiennent. C'est également la raison pour laquelle YaST propose de créer les sousvolumes distincts suivants.
Sous-volumes Btrfs proposés
/tmp /var/tmp /var/run
Répertoires reprenant du contenu fréquemment modifié.
/var/spool
Contient des données utilisateur, telles que des messages électroniques.
Configuration avancée des disques 313
/var/log
Contient les fichiers journaux des applications et du système qui ne doivent jamais faire l'objet d'un retour à l'état initial.
/var/crash
Contient des images mémoire de kernels ayant subi un crash.
/srv
Contient des fichiers de données appartenant à des serveurs FTP et HTTP.
/opt
Contient des logiciels tiers.
ASTUCE : Taille de la partition Btrfs
Les instantanés enregistrés nécessitent davantage d'espace disque. Il est donc conseillé de réserver plus d'espace à la partition Btrfs qu'à une partition n'effectuant pas d'instantanés (Ext3, par exemple). La taille recommandée pour une partition Btrfs racine avec les sous-volumes proposés est de 20 Go.
Gestion de sous-volumes Btrfs à l'aide de YaST
Les sous-volumes d'une partition Btrfs peuvent désormais être gérés avec le module
Partitionnement en mode expert
de YaST. Vous pouvez ajouter de nouveaux sousvolumes ou des sous-volumes existants.
Procédure 15.1 Sous-volumes Btrfs avec YaST
1 Démarrez le module Partitionnement en mode expert de YaST à l'aide de Système >
Partitionneur
.
2 Sélectionnez BTRFS dans le volet Vue système de gauche.
3 Sélectionnez la partition Btrfs dont vous souhaitez gérer les sous-volumes et cliquez ensuite sur Modifier.
4 Cliquez sur Traitement du sous-volume. La liste de tous les sous-volumes existants de la partition Btrfs sélectionnée est alors affichée. Vous remarquerez un certain nombre d'entrées @/.snapshots/xyz/snapshot ; chacun de ces sousvolumes appartient à un seul instantané existant.
5 Procédez comme suit selon que vous souhaitez ajouter ou supprimer des sousvolumes :
314 Guide de déploiement
5a Pour supprimer un sous-volume, sélectionnez-le dans la liste des Sous-
volumes existants
, puis cliquez sur Supprimer.
5b Pour ajouter un nouveau sous-volume, entrez son nom dans la zone de texte
Nouveau sous-volume
, puis cliquez sur Ajouter un nouvel élément.
Figure 15.2 Sous-volumes Btrfs dans le partitionneur YaST
6 Confirmez en sélectionnant OK et Terminer.
7 Pour quitter le partitionneur, cliquez sur Terminer.
15.1.3 Modification d'une partition
Lorsque vous créez une nouvelle partition ou que vous modifiez une partition existante, vous pouvez définir différents paramètres. Pour les nouvelles partitions, les paramètres par défaut définis par YaST sont généralement suffisants et ne nécessitent aucune modification. Pour modifier manuellement la configuration de votre partition, procédez de la façon suivante :
Configuration avancée des disques 315
1 Sélectionnez la partition.
2 Cliquez sur Éditer pour modifier la partition et fixer les paramètres :
ID du système de fichiers
Même si vous ne souhaitez pas formater la partition à ce stade, affectez-lui un ID de système de fichiers pour vous assurer qu'elle est correctement enregistrée. Les valeurs types sont Linux, Linux swap, Linux LVM et Linux RAID.
Système de fichiers
Pour modifier le système de fichiers de la partition, cliquez sur Formater la
partition
et sélectionnez le type de système de fichiers dans la liste Système de
fichiers
.
SUSE Linux Enterprise Server prend en charge plusieurs types de systèmes de fichiers. Btrfs est le système de fichiers Linux privilégié en raison de ses fonctionnalités avancées. Il prend en charge la fonctionnalité de copie sur écriture, la création d'instantanés, la distribution multi-périphérique, les sous-volumes et autres techniques utiles. ReiserFS, JFS, XFS et Ext3 sont des systèmes de fichiers de journalisation. Ces systèmes de fichiers peuvent restaurer très rapidement le système après un plantage en utilisant les processus d'écriture consignés en cours de fonctionnement. Ext2 n'est pas un système de fichiers de journalisation, mais convient pour les partitions plus petites car il requiert peu d'espace disque pour la gestion.
REMARQUE : Prise en charge du système de fichiers Ext4
Puisqu'il a été prouvé que Btrfs était plus efficace et plus évolutif qu'Ext4, SUSE Linux Enterprise Server SP2 prend uniquement en charge l'accès en lecture seule aux partitions Ext4. Néanmoins, il est toujours possible d'accéder aux partitions Ext4 dans un mode en lecture-écriture. Vous devez pour cela installer le paquetage ext4writeable
. Notez que cette opération n'est pas prise en charge et souille le kernel.
Swap est un format spécial permettant d'utiliser la partition comme mémoire virtuelle. Créez une partition Swap d'au moins 256 Mo. Toutefois, si vous utilisez tout votre espace d'échange, pensez à ajouter plus de mémoire sur votre système plutôt que davantage d'espace d'échange.
316 Guide de déploiement
AVERTISSEMENT : changement de système de fichiers
Le changement de système de fichiers et le reformatage de partitions effacent irrémédiablement toutes les données de la partition.
Pour plus de détails sur les différents systèmes de fichiers, reportez-vous au
Storage Administration Guide
(Guide d'administration du stockage).
Codage du périphérique
Si vous activez le codage, toutes les données seront écrites sur le disque dur sous forme codée. Cela accroît la sécurité des données sensibles, mais ralentit le système en raison du temps requis par le codage. Pour plus d'informations sur le codage des systèmes de fichiers, reportez-vous au Chapter 11, Encrypting Parti-
tions and Files
(↑Security Guide).
Point de montage
Définissez le répertoire au niveau duquel la partition doit être montée dans l'arborescence du système de fichiers. Sélectionnez l'une des propositions de
YaST ou entrez un autre nom.
Options Fstab
Définissez les divers paramètres compris dans le fichier d'administration du système de fichiers global (/etc/fstab). Les paramètres par défaut doivent convenir à la plupart des configurations. Vous pouvez, par exemple, modifier l'identification du système de fichiers et passer d'un nom de périphérique à une
étiquette de volume. Pour l'étiquette de volume, vous pouvez utiliser tous les caractères à l'exception de la barre oblique (/) et de l'espace.
Pour obtenir des noms de périphériques permanents, utilisez l'option de montage Device ID , UUID (Identifiant unique universel) ou LABEL. Dans
SUSE Linux Enterprise Server, les noms de périphérique permanents sont activés par défaut.
REMARQUE : IBM System z : montage par chemin
Sur les plates-formes IBM System z, le montage par ID pose problème en cas de copie disque à disque à des fins de clonage. Les périphériques sont donc, par défaut, montés par chemin dans /etc/fstab.
Configuration avancée des disques 317
Si vous préférez monter la partition par son étiquette, vous devez en définir une dans l'entrée de texte Étiquette de volume. Vous pouvez, par exemple, utiliser l'étiquette de partition HOME pour une partition à monter sur /home.
Si vous prévoyez d'utiliser des quotas sur le système de fichiers, utilisez l'option de montage Activer la prise en charge des quotas. Vous devez activer cette option pour pouvoir définir des quotas utilisateur dans le module YaST Gestion
des utilisateurs
. Pour plus d'informations sur la configuration des quotas utilisa-
teurs, reportez-vous à la Section 12.3.5, « Gestion des quotas » (p. 253).
3 Sélectionnez Terminer pour enregistrer les modifications.
REMARQUE : redimensionnement des systèmes de fichiers
Pour redimensionner un système de fichiers existant, sélectionnez la partition et cliquez sur Redimensionner. Souvenez-vous qu'il est impossible de redimensionner une partition déjà montée. Pour redimensionner une partition, vous devez la démonter avant d'exécuter l'outil de partitionnement.
15.1.4 Options avancées
Après avoir sélectionné un disque dur (comme sda) dans le volet Vue système, vous pouvez accéder au menu Expert... en bas à droite de la fenêtre Partitionnement en mode
expert
. Le menu contient les options suivantes :
Créer une nouvelle table de partition
Cette option permet de créer une nouvelle table de partition sur le périphérique sélectionné.
AVERTISSEMENT : Création d'une nouvelle table de partition
La création d'une nouvelle table de partition sur un périphérique supprime définitivement toutes les partitions et leurs données du périphérique.
Cloner ce disque
Cette option vous permet de cloner la disposition de la partition du périphérique
(et non les données) sur d'autres disques disponibles.
318 Guide de déploiement
15.1.5 Options avancées
Après avoir sélectionné le nom d'hôte de l'ordinateur (niveau supérieur de l'arborescence dans le volet Vue Système), vous pouvez accéder au menu Configurer... situé dans la partie inférieure droite de la fenêtre Partitionneur expert. Le menu contient les options suivantes :
Configurer iSCSI
Pour accéder à SCSI sur les périphériques de bloc IP, vous devez d'abord configurer iSCSI. Cela entraîne l'affichage de périphériques disponibles supplémentaires dans la liste de la partition principale.
Configurer multipath
Cette option permet de configurer l'amélioration multipath vers les périphériques de stockage de masse pris en charge.
15.1.6 Autres conseils de partitionnement
Cette section présente quelques conseils et astuces sur le partitionnement qui vous aideront à prendre les bonnes décisions lors de la configuration de votre système.
ASTUCE : nombre de cylindres
Des outils de partition différents peuvent compter les cylindres d'une partition en commençant par 0 ou par 1. Pour calculer le nombre de cylindres, calculez la différence entre le dernier et le premier numéros de cylindre, puis ajoutez 1.
15.1.6.1 Utilisation d'espace d'échange (swap)
L'espace d'échange (swap) est utilisé pour augmenter la mémoire physique disponible.
Ainsi, il est possible d'utiliser davantage de mémoire que la mémoire physique RAM disponible. Jusqu'à la version 2.4.10, le système de gestion de la mémoire des kernels exigeait de l'espace d'échange pour des raisons de sécurité. Si vous n'aviez pas deux fois plus d'espace d'échange que de RAM, les performances du système en pâtissaient.
Ces limitations ne sont plus d'actualité.
Linux utilise une page appelée « La moins récemment utilisée » (LRU) pour sélectionner les pages à déplacer de la mémoire vers le disque. Par conséquent, les applica-
Configuration avancée des disques 319
tions en cours d'exécution disposent de plus de mémoire disponible et la mise en cache fonctionne mieux.
Si une application tente d'allouer autant de mémoire qu'elle peut en obtenir, des problèmes d'espace d'échange surviendront. Il existe trois cas principaux :
Système sans espace d'échange
L'application se dote de toute la mémoire qui peut être libérée. Tous les caches sont libérés, donc toutes les autres applications en cours d'exécution sont ralenties.
Après quelques minutes, le mécanisme OOM Killer (qui supprime les processus utilisant trop de mémoire) du kernel s'active et supprime le processus.
Système avec espace d'échange moyen (128 à 512 Mo)
Le système est d'abord ralenti, comme un système sans espace d'échange. Une fois que toute la RAM physique a été utilisée, il passe sur l'espace d'échange. À ce moment, le système est très lent et il est impossible d'exécuter des commandes
à distance. Il reste dans cet état pendant 10 à 15 minutes (selon la vitesse des disques durs qui exécutent l'espace mémoire d'échange) jusqu'à ce que l'outil
OOM Killer du kernel résolve le problème. Vous aurez besoin d'une quantité relativement importante d'espace d'échange si l'ordinateur doit effectuer une « Hibernation » (sauvegarde du contenu de la mémoire vive sur le disque dur). Dans ce cas, l'espace d'échange doit être assez important pour contenir les données de la mémoire (512 Mo à 1 Go).
Système avec grand espace de swap (plusieurs gigaoctets)
Dans ce cas, il est préférable de ne pas avoir d'application non contrôlée qui effectue frénétiquement des échanges. Si ce problème survient, le système mettra plusieurs heures à retrouver son état normal. D'autres processus risquent de subir des défaillances et délais d'attente importants, donc de quitter le système dans un
état non défini, même si le processus défectueux est supprimé. Dans ce cas, éteignez, puis rallumez la machine et essayez de la faire fonctionner à nouveau. Un grand volume d'espace d'échange est inutile, sauf si une application nécessite cette configuration. Les applications concernées (notamment les bases de données ou les programmes de manipulation d'images) bénéficient souvent d'une option qui permet d'utiliser directement l'espace de disque dur dont elles ont besoin. Il est recommandé de tirer parti de cette option plutôt que d'utiliser beaucoup d'espace d'échange.
Si votre système est sous contrôle mais s'il a besoin de plus d'espace d'échange après quelque temps, vous pouvez augmenter l'espace d'échange en ligne. Si vous avez préparé une partition pour l'espace d'échange, ajoutez simplement cette partition à
320 Guide de déploiement
l'aide de YaST. Si vous ne disposez d'aucune partition disponible, vous pouvez utiliser un fichier d'échange pour augmenter l'espace d'échange. Ces fichiers sont généralement plus lents que les partitions, mais par rapport à la mémoire RAM physique, ces deux types d'éléments sont lents et la différence est négligeable.
Procédure 15.2 Ajout manuel d'un fichier d'échange
Pour ajouter un fichier d'échange dans un système en cours d'exécution, procédez de la façon suivante :
1 Créez un fichier vide sur votre système. Par exemple, si vous souhaitez ajouter
à /var/lib/swap/swapfile un fichier d'échange de 128 Mo, utilisez les commandes suivantes : mkdir -p /var/lib/swap dd if=/dev/zero of=/var/lib/swap/swapfile bs=1M count=128
2 Initialisez ce fichier d'échange grâce à la commande suivante : mkswap /var/lib/swap/swapfile
3 Activez le fichier d'échange grâce à la commande : swapon /var/lib/swap/swapfile
Pour désactiver ce fichier d'échange, utilisez la commande suivante : swapoff /var/lib/swap/swapfile
4 Vérifiez les espaces d'échange disponibles actuellement grâce à la commande : cat /proc/swaps
À ce stade, il ne s'agit que d'espace d'échange temporaire. Après le prochain redémarrage, il ne sera plus utilisé.
5 Pour activer ce fichier d'échange de façon permanente, ajoutez à /etc/fstab la ligne suivante :
/var/lib/swap/swapfile swap swap defaults 0 0
15.1.7 Partitionnement et LVM
Depuis le partitionneur expert, accédez à la configuration LVM en cliquant sur l'option
Gestion du volume
dans le volet Vue Système. Cependant, si une configuration LVM fonctionnelle existe déjà sur votre système, celle-ci s'active automatiquement dès
Configuration avancée des disques 321

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