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Mode d’emploi
Sur la piste des mammifères sauvages
Des explications scientifi ques
Des conseils pour réussir une excursion
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Comment détecter la présence des mammifères ?
Les mammifères laissent derrière eux de nombreuses traces ! De l’empreinte aux noisettes rongées, en passant par les crottes, une multitude d’indices permettent de déceler la présence de ces animaux. Encore faut- il savoir où et comment les chercher. Les types d’indices
à trouver et les méthodes de prospection varient en fonction du groupe étudié : mammifères terrestres, volants ou marins.
Les mammifères terrestres
Les empreintes
Ce sont les indices les plus faciles à trouver. Pensez à regarder la piste, ou voie, (c’est- à- dire la série d’empreintes) dans sa globalité : vous obtiendrez des renseignements tels que
La reproduction
Les mammifères de nos régions et la plupart des espèces introduites possèdent un vrai placenta, dans lequel l’embryon effectue l’ensemble de son développement. Ce sont des euthériens. Le placenta assure de nombreuses fonctions dont les échanges nutritifs et respiratoires entre l’embryon et sa mère. Depuis peu, une espèce dépourvue de vrai placenta, originaire de l’Australie, a été introduite chez nous : le wallaby de Bennett. Les wallabies, tout comme les kangourous, sont des métathériens (ou marsupiaux).
Leur placenta est imparfait. L’embryon n’y effectue pas la totalité de son développement. La « mise bas » se produit avant le terme. Le fœtus doit alors grimper dans la fourrure de sa mère pour atteindre
Jeune phoque veau- marin
Chez les mammifères, la fécondation est interne. Celle- ci n’est parfois pas immédiate. Ainsi, la plupart des chauves- souris de nos régions, qui s’accouplent essentiellement en automne, stockent les spermatozoïdes dans une spermathèque et ne les libèrent qu’au printemps suivant : c’est la fécondation différée. Chez le chevreuil européen, la fécondation a bien lieu peu de temps après l’accouplement, mais la cellule qui en résulte, ou blastocyste, entre en diapause environ cinq mois avant
Petit rhinolophe femelle portant son petit qu’il ne s’implante dans l’utérus et que la gestation ne commence.
C’est l’implantation différée. D’autres mammifères, comme l’ours
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Une empreinte de lapin
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Le tableau suivant présente les principaux critères pour identifier une espèce. Cependant certaines espèces se ressemblent trop pour pouvoir être différenciées (notamment certaines musaraignes ou campagnols) et d’autres nécessitent une grande expertise pour voir les critères recherchés (comme les chauves- souris). Il est donc indispensable, dans de nombreux cas, de poursuivre sa recherche
à l’aide des guides d’identification existants, et dont nous nous sommes largement inspirés pour la rédaction des clés suivantes
(cf. carnet pratique).
Artiodactyles
Mammifères de grande taille • Nombre de doigts pair • Doigts se terminant par des sabots
Suidés/Porcins
Pas de cou distinct • Doigts 2 et 5 développés et touchant le sol • Nez transformé en groin
Vit à l’état sauvage
■ chez l’adulte
■
Pelage brun- noir
Canines développées chez le mâle (défense)
Domestiqué
■
Peau rosée ou noire avec des poils épars non développées
■
Canines
Sanglier Porc
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Bovidés
Cou distinct • Doigts 2 et 5 peu développés et ne touchant pas toujours le sol • Tête munie de cornes chez les adultes
Cornes noires, fines et dont l’extrémité est courbée vers l’arrière
■
Masque noir sur les yeux
■
Chamois ou isard, selon la localisation géographique
Mâle portant des grandes cornes épaisses et courbées vers l’arrière
■
Petite tête avec un front bombé
■
Bouquetin
des Alpes ou ibérique, selon la localisation géographique
Isard
Bouquetin des Alpes
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‡
Les empreintes
Le tableau suivant permet de différencier les empreintes des différents mammifères. Les chiroptères et les mammifères marins ne sont pas traités car non concernés par ce type d’indice. Certaines espèces ne sont pas différenciables via leurs empreintes (notamment les musaraignes). L’identification s’arrête parfois au genre voire
à la famille. De nombreux guides permettent d’aller plus loin sur ce sujet (cf. carnet pratique). Dans le tableau, L = longueur et l = largeur.
Empreintes de sabots
Deux sabots : les artiodactyles
Empreintes des sabots et généralement des deux gardes (c’est- à- dire des doigts postérieurs)
Sabot large et arrondi
Sanglier Porc
Absence généralement de l’empreinte des gardes
Petite taille (L : 5-7 cm, l : 3-4 cm)
■
Allongée et étroite
■
Pinces arrondies
■
Bords parallèles
Petite taille (L : 3-6 cm, l : 2,5-4 cm)
■
■
Allongée et étroite
Bords parallèles
■
Pinces pointues
Chamois ou Isard Chevreuil
Petite taille (L : 4,5-6 cm, l : 3,5-5 cm)
■
Allongée et assez large et écartées
■
Pinces pointues
Taille intermédiaire (L : 4-10 cm, l : 3-6 cm)
■
Massive, ovale
■
Pinces arrondies
Bords internes concaves
Mouton/Mouflon Chèvre/Bouquetin
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Une clé d’identifi cation des espèces
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Une clé d’identifi cation des indices de présence
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Reconnaître les mammifères sauvages
Lynx boréal
Lynx lynx
Belette
Mustela nivalis
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80-130 cm ; queue : 11-25 cm ; hauteur au garrot : 60-75 cm. 18-25 kg
Principalement dans les forêts de montagne (feuillus, résineux, mixtes), jusqu’à 4 000 m
France (Vosges, Jura et Alpes), Suisse
(Jura et Alpes). Absent de Belgique
Description
Le lynx a une petite tête arrondie portant des favoris (longs poils bordant la face). Les oreilles sont grandes et pourvues de pinceaux de poils noirs caractéristiques de ce genre. Les yeux sont jaunes. La queue est relativement courte et se fi ni par un manchon noir. Les pattes, digitigrades, sont puissantes et larges.
Le pelage varie du jaune roux au beige gris, et est plus ou moins tacheté de noir. Les taches sont plus facilement visibles sur les pattes que sur le dos. Le pelage du ventre est plus clair.
Biologie
Alimentation Carnivore (Ongulés).
Reproduction Maturité sexuelle atteinte vers 2 ans pour les femelles et 3 ans pour les mâles. Accouplement de février à avril.
La femelle met bas de 1 à 4 jeunes, après environ dix semaines de gestation. La mise bas se produit, en mai- juin, dans des gîtes de nature variée, mais non creusés par la femelle : trous sous des souches, dédales de roches, etc. Le sevrage débute au bout de deux mois et demi. Les jeunes s’émancipent vers 10 mois et partent à la recherche de leur territoire. Durée de vie : 10 à 20 ans.
Comportement Solitaires, mâle et femelle ne se rencontrent qu’au moment du rut. Le lynx chasse à l’affût, en s’approchant au plus près de sa proie pour pouvoir la capturer par surprise. Il tue essentiellement des proies qui pourront le nourrir durant plusieurs jours.
Montre- moi tes taches, je te dirai qui tu es !
Comme le phoque veau- marin et le phoque gris, les lynx ont des motifs sur le pelage propres
à chaque individu. En effet, la dimension et la forme des taches, ainsi que leur nombre, varient d’un individu à l’autre.
Il est alors possible, en comparant des photos, de reconnaître les différents individus d’une population.
14-30 cm ; queue : 3-13 cm. 35-130 g.
Taille de l’animal augmente à mesure que l’on va vers le sud
Ubiquiste, sa présence est inféodée à celle des campagnols. Jusqu’à 3 000 m
France, Belgique et Suisse
Description
Le plus petit des carnivores. Corps souple et longiligne lui permettant de visiter les galeries des campagnols (elle peut passer dans des trous de 15 mm de diamètre). Courtes oreilles arrondies. Tache brune sur les joues.
Queue assez courte. Petites pattes comptant
5 doigts. Pelage dorsal brun- roux et pelage ventral blanc. Démarcation irrégulière. Queue brun- roux. Dans le nord de l’Europe ou parfois dans les Alpes, le pelage peut devenir entièrement blanc en hiver.
Biologie
Alimentation Carnivore stricte (campagnols).
Reproduction Maturité sexuelle vers 4 mois.
Accouplement en mars- avril. Mise bas entre avril et septembre, après 35 jours de gestation, de 2 à 10 jeunes. Adapte sa reproduction à l’abondance de ses proies : lorsque les rongeurs pullulent, la belette donne naissance à deux portées tandis qu’elle peut ne pas se reproduire les années pauvres en campagnols. Les jeunes sont sevrés vers
3-4 semaines et s’émancipent vers 3 mois.
Durée de vie : 3 ans en moyenne.
Comportement Solitaires, le mâle et la femelle se rencontrent au moment du rut. La belette effectue de courts déplacements, séparés par des périodes de repos dans son gîte. Elle chasse les campagnols jusque dans leur terrier, qu’elle peut ensuite occuper pour se reposer.
Quand et où l’observer
Active toute la journée et toute l’année, bien qu’elle réduise son rythme en hiver.
La belette n’est pas très farouche, mais sa petite taille rend son observation diffi cile. On la verra plus facilement le long de haies ou dans des champs moissonnés, lieux propices pour les campagnols.
Famille Mustelidae
Belette ou hermine ?
La belette est plus petite, a une queue uniformément rousse et possède une tache brune sur la joue.
L’hermine possède une queue plus longue se finissant par un manchon noir, et la ligne de démarcation entre le pelage dorsal et le pelage ventral est toujours nette et rectiligne. Mais attention, le manteau hivernal blanc n’est pas réservé à l’hermine : il arrive en effet d’observer des belettes totalement blanches dans les Alpes.
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Les principaux critères d’identifi cation
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Des explications pour en savoir plus
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Des critères pour ne pas confondre les espèces
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Mamifera.indb 5
Des références d’ouvrages, des adresses d’associations, de sites internet… pour vivre sa passion
Carnet pratique
Guides et ouvrages
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Quelques ouvrages de référence sur les mammifères
Guide Delachaux des traces d’animaux
, Olsen L.- H, Delachaux et
Niestlé, Paris, 276 p., 2013.
Guide des mammifères d’Europe
, d’Afrique du Nord et du Moyen- Orient,
Aulagnier S., Haffner P, Mitchell- Jones A. J., Moutou F. &
Zima J. Édition Delachaux et Niestlé. Paris. 271 p. 2010.
Mammifères – Identification
, Marchesi P., Blant M. et Capt S,
Fauna Helvetica 21-22, 289p., 2008.
Mammifères sauvages d’Europe
, Hainard R, Delachaux et Niestlé,
670 p., 2003.
‡
Ouvrage de référence sur les carnivores
L’encyclopédie des carnivores
de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères.
‡
Quelques ouvrages de référence sur les rongeurs et autres petits mammifères
Les rongeurs de France – Faunistique et biologie
, Quéré J.- P. et
Le Louarn H, Édition Quae, Versailles, 311 p., 2011.
Les musaraignes, biologie, écologie
, répartition en Suisse, Lugon-
Moulin N., Éditions porte- plume, 420 p., 2003.
Clé d’identification « en main » des micromammifères de France
, Rigaux P. et Dupasquier C., SFEPM, Paris, 60 p., 2012.
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À la découverte des mammifères sauvages
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