Description du site du projet SEARCH. UICN Approche et Actions pour la Résilience au Changement Climatique
L’implication de toutes les parties prenantes dans le processus de l’élaboration, de la décision et de l’adoption des stratégies est extrêmement importante pour aboutir à des alternatives et des solutions durables. Cette implication peut aller de la simple information au partenariat, en passant par la consultation et la participation effective des parties prenantes (Fig. 2). Pour aboutir
à l’auto-mobilisation autour des objectifs, les différentes parties prenantes doivent
être organisées en réseaux d’intérêts mutuels.
La constitution de réseaux entre les parties prenantes ou réseautage est un processus d’apprentissage très précieux.
Dans ce processus, les parties prenantes sont égales, ce qui facilite la prise des décisions et l’émergence de nouvelles solutions. L’innovation représente ainsi une capacité collective car elle permet d’améliorer la qualité de la prise des décisions stratégiques par la communication adéquate et la coopération efficace.
L’évolution et la réussite du processus participatif nécessite la constitution d’un noyau de facilitation capable de jouer le rôle de catalyseur pour mobiliser d’autres parties prenantes afin de réaliser les objectifs. Dans le cadre du Projet SEARCH, une équipe poly-disciplinaire a été constituée pour assurer cette fonction. Ladite équipe est présentée ci-dessous au sein du chapitre consacré aux actions pilotes.
(aménagement agricole, forestier et hydrique) et pauvre en infrastructures et en équipements ;
– présence de signes évidents de vulnérabilité socioéconomiques
(pauvreté, exode, …) et écologiques
(érosion, glissement de terrain…) ;
– présence de divers activités et programmes sectoriels de plusieurs partenaires et intervenants ;
– élus et Conseil Communal dynamiques et collaboratifs ;
– populations rurales dotées de structure d’organisation (association, coopérative,
…) et prêtes à la participation.
Ce bassin est situé au sud de Tétouan en amont du barrage de Martil encore en cours de construction (Fig. 3). Il est délimité par les coordonnées N35°14'45" - N35°26'55",
W5°22'30" - W5°34'12". Il a une superficie de 223 km
2 et abrite une population d’environ 11642 habitants en 2004 (dernier recensement), actuellement estimée à plus
Description du site du projet SEARCH
C’est le bassin hydrique de l’Oued El Kebir qui a été choisi comme site pilote, en prenant en considération divers critères relatifs à ses atouts et ses vulnérabilités.
Les critères adoptés pour sélectionner ce site sont les suivants :
– bassin hydrique nécessitant un aménagement territorial intégré
Figure 3. Position du Bassin de Oued El Kebir à l’extrême Nord-Ouest du Maroc.
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APPROCHE ET ACTIONS POUR LA RÉSILIENCE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Figure 4. Position du Bassin de Oued El Kebir sur la carte des Collectivités territoriales au Sud de Tétouan.
de 14500. Il comprend cinq Communes
Rurales appartenant à la Province de
Tétouan (Bni Leit, Al Hamra, Zinat, Bni idder et Sahtriyine) et une commune rurale
Tazroute qui relève des compétences de la
Province de Larache (Fig. 4).
L’écoulement des eaux du réseau hydrographique du bassin se fait du sud vers le nord ; du sommet de Jbel
Bouhachem jusqu’à la station météorologique Chibech. Le point culminant est situé au sommet du Jbel
Bouhachem reconnu par sa richesse et sa diversité biologique. L’ensemble du bassin fait partie du territoire de la Réserve de
Biosphère Intercontinentale de la
Méditerranéenne (RBIM). Dans ce bassin, l’altitude varie de 96 m à 1640 m sur une longueur d’environ 20 kilomètres. La lithologie est constituée de grès (41%), flyschs (38%) et argiles (14%). Le climat est subhumide à perhumide à hivers tempérés à froids. La couverture végétale est formée de forêts naturelles (29,5%), de matorrals (20,5%) et de plantations forestières (4,7%), alors que l’agriculture occupe 45% de l’aire du bassin.
Le bassin Oued El Kebir comprend deux types d’unités socio - écologiques : des unités agro - forestières et des unités agricoles (Fig. 4). Pour identifier ces unités, le site a été subdivisé en aires homogènes autour des douars. Les informations relatives aux milieux physique et humain ont été recueillies pour chaque aire à partir de la base de données du Système d’Information Géographique établie pour le site par SEARCH. Ces informations ont été soumises à des analyses multivariées 7 ayant permis l’identification des deux types d’unités socio-écologiques considérées.
Répartis de part et d’autre du grand axe
(sud - nord) du réseau hydrique, le type agro-forestier occupe la rive gauche et le type agricole s’étend sur la rive droite et l’aval du bassin. Le premier est dominé par des roches gréseuses et par un important couvert forestier. Le second, dominé par des flyschs et à couvert végétal faible, est exposé à des phénomènes d’érosion hydrique et des glissements de terrains. Sur le plan social, le taux de pauvreté et d’analphabétisme sont plus prononcés dans les unités agricoles mais l’ensemble des communautés du bassin est très vulnérable.
La figure 5 illustre l’occupation des sols dans les deux unités socio-écologiques par des photographies aériennes actuelles.
A travers le temps, les systèmes agroforestiers se sont mis en place par l’activité humaine au dépens de l’écosystème forestier naturel 8 . L’extension de l’agriculture entraine la disparition du couvert naturel et l’apparition de socio-
7 Analyse des Composantes Principales et Analyse Canonique des Correspondances. Pour plus d’information sur l’identification des unités socio-écologiques : https://cmsdata.iucn.org/downloads/analyse_vulnera_search_oct_2012_lowres.pdf
8 L. TAIQUI et C. MARTIN, 1997. Eléments historiques d’analyse écologique des paysages montagneux du Rif occidental (Maroc).
Mediterranea, Serie de Estudios Biológicos, 16 : 23-35.
Figure 5. Images aériennes exemples d’unités socio-écologiques du Bassin : à gauche, type agro-forestier ; à droite : type agricole.
écosystèmes agricoles. Au bout d’un certain temps, les espaces agricoles deviennent dégradés par l’érosion. Sans restauration écologique, le système court le risque de la désertification. La figure 6 illustre cette succession et montre la proximité du système agricole du seuil de basculement irrécupérable vers le désert.
Système forestier naturel Système Agro-forestier
Forêt
Matorral
Cultures extensives
Cultures intensives
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Restauration écologique Système Agricole
Désertification Dégradation du système
Figure 6. Modèle schématique de la dynamique des socio-écosystèmes du Rif marocain.
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