La première feuille de calcul (Données d’entrée du traitement des eaux usées et totaux en
éq. CO
2
) présente les totaux calculés pour l’ensemble du programme de traitement des biosolides, classés par catégorie et par procédé de traitement. Les sous-totaux et totaux d’émissions nettes figurent dans les cellules grises. Conformément aux protocoles en vigueur, les
émissions liées à la combustion de biomasse sont également indiquées, sans toutefois être incluses dans les émissions totales. Les totaux du bas du tableau sont ceux des émissions des trois catégories précitées et de la combustion de biomasse. Ceux figurant à droite du tableau correspondent aux émissions de chacun des unités de procédé. Les valeurs du corps du tableau représentent les émissions par catégorie et par procédé. Le total des émissions exprimé en
éq. CO
2
pour le programme modélisé figure dans le coin inférieur droit du tableau. Cette feuille de calcul peut être imprimée pour illustrer les éléments généraux du programme et l’ensemble des émissions qui en découlent.
4 P
ROTOCOLES
,
CATÉGORIES ET NIVEAUX
4.1 Protocoles de comptabilisation des GES
Afin de réduire les émissions de GES, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Climate Registry et d’autres organisations ont élaboré des protocoles — ou systèmes cohérents — d’estimation des émissions de GES engendrées par des entités, activités ou installations particulières.
Le MEEB a été élaboré en tenant compte des dispositions des protocoles les plus utilisés à l’heure actuelle. Pour des raisons d’uniformité et pour faire en sorte que ce modèle devienne, à terme, un protocole approuvé, nous avons adopté l’essentiel de la terminologie utilisée par ces protocoles, y compris les concepts fondamentaux de débits et de crédits d’émissions, ainsi que les catégories d’émissions et les niveaux. On trouvera de plus amples informations sur ces concepts au verso du guide de l’utilisateur, dans la discussion portant sur l’interprétation des résultats.
Les « catégories d’émissions » utilisées par le MEEB sont celles reconnues par les principaux protocoles en vigueur, notamment ceux du GIEC et du Climate Registry; elles sont au nombre de trois.
Les émissions de catégorie 1 sont des émissions directes, c’est-à-dire des émissions sur lesquelles l’organisation peut influer directement. Dans un scénario de traitement des matières solides produites par les procédés d’épuration des eaux usées, cette catégorie comprend par exemple les émissions fugitives de méthane (CH
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) provenant de la digestion anaérobie et celles produites par la combustion du gaz naturel utilisé pour le chauffage des digesteurs. Le Climate
Registry et d’autres protocoles exigent la divulgation de toutes les émissions de cette catégorie, lesquelles constitueront un élément essentiel de tout rapport officiel transmis à Environnement
Canada.
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Les émissions de catégorie 2 sont des émissions indirectes associées à la consommation d’énergie (électricité, vapeur, chauffage ou refroidissement) achetée ou obtenue de l’extérieur.
Dans un scénario de gestion des matières solides produites par les procédés d’épuration des eaux usées, cette catégorie comprend par exemple les émissions associées à la consommation d’électricité achetée pour l’épaississement des boues par gravité, la ventilation forcée des digesteurs aérobies et la déshydratation par centrifugation. Le Climate Registry et d’autres protocoles exigent la divulgation de toutes les émissions de cette catégorie. Toutefois, il est entendu qu’à l’échelle nationale, ces émissions seront vraisemblablement comptabilisées
également par l’entité qui produit l’électricité.
La catégorie 3 regroupe tous les autres types d’émissions indirectes non incluses dans la catégorie 2. Elle comprend notamment les émissions en amont et en aval issues de l’extraction et de la production des matériaux et des carburants achetés, des activités de transport y afférentes avec des véhicules qui n’appartiennent pas à l’entité déclarante ou sur lesquels cette dernière n’a aucun contrôle, et des activités confiées à la sous-traitance (The Climate Registry, 2007). Le
World Resources Institute s’emploie actuellement à élaborer de nouvelles directives pour l’estimation des émissions de catégorie 3 dont la publication est prévue pour 2010 (World
Resources Institute, 2008).
Le traitement des matières solides produites par les procédés d’épuration des eaux usées engendre souvent de nombreux types d’émissions importantes de catégorie 3. On peut citer à titre d’exemple les émissions produites par la fabrication et le transport des polymères de déshydratation ou autres agents de conditionnement. Par ailleurs, le remplacement des engrais chimiques de synthèse par des biosolides issus de l’épuration des eaux usées constitue un bon exemple de crédit de catégorie 3. Rappelons toutefois qu’en raison de leur nature « indirecte », ces émissions risquent d’être comptabilisées par d’autres et qu’il faut donc éviter, au moment de préparer le rapport (p. ex. à l’intention du Climate Registry), de les ajouter aux émissions de catégories 1 ou 2 ou de les inclure avec les émissions produites par d’autres; ces émissions doivent être signalées séparément. Le MEEB tient compte de cette exigence dans son classement des émissions par catégorie.
À l’heure actuelle, les méthodes et les calculateurs du Climate Registry ne tiennent pas compte des émissions de catégorie 3. Toutefois, l’organisation compte remédier à cette lacune. Le
MEEB prend en considération certaines émissions de la catégorie 3 puisque certains types importants d’émissions associées à la gestion des biosolides générés par les procédés d’épuration des eaux usées appartiennent à cette catégorie et que les responsables de la gestion des biosolides jouissent d’un pouvoir décisionnel leur permettant d’influer sur ces émissions (p. ex. choix d’un système de déshydratation nécessitant moins de polymères et permettant de réduire les émissions de catégorie 3 associées à la production et au transport de ces produits).
4.2 Niveaux de complexité des méthodes d’estimation des GES
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Le GIEC définit trois niveaux différents de complexité et d’exactitude des méthodes de comptabilisation des GES. Le niveau 1 correspond à la méthode de base; le niveau 2 est le niveau intermédiaire et le niveau 3 correspond à la méthode la plus exigeante en ce qui a trait à la complexité, à la précision et aux besoins en matière de données.
Le Climate Registry a adopté un système essentiellement identique, mais en inversant l’ordre des niveaux de complexité et en leur donnant un nom différent. Les méthodes de niveau A sont celles que l’on retiendra de préférence; ce sont les plus complexes, les plus rigoureuses, les plus exactes et les plus exigeantes en matière de données locales. Les méthodes de niveau B sont celles qui présentent une complexité intermédiaire. Les méthodes de niveau C sont les moins complexes et les moins exactes. Comme il est prévu que le MEEB soit conforme au protocole général de déclaration du Climate Registry (Climate Registry General Reporting Protocol), c’est la terminologie que nous utiliserons.
Le MEEB ne précise pas le niveau de complexité des estimations qu’il produit. Il appartient donc
à l’utilisateur d’évaluer les estimations produites à l’aide de cet outil en s’appuyant sur ses connaissances de l’exactitude des données d’entrée. Le MEEB offre toutefois à l’utilisateur la possibilité d’entrer les données qu’il a lui-même définies (niveau A), une combinaison de telles données et de données par défaut (niveau B) ou uniquement des valeurs par défaut (niveau C) tirées de la documentation spécialisés et des protocoles existants. Le tableau 2 décrit ces trois niveaux de complexité.
Tableau 2 : Niveaux de complexité des méthodes d’estimation des GES
Niveau
(Climate Registry)
A
B
C
Description
Mesures directes, données locales
Combinaison de mesures directes, de données locales et de valeurs par défaut régionales
Valeurs par défaut nationales ou régionales
4.3 GES issus de la combustion de biomasse
Le Climate Registry General Reporting Protocol (2008) et d’autres protocoles (p. ex. celui de la société United Kingdom Water Industry Research) exigent la déclaration des émissions de CO
2 provenant de la combustion du biogaz généré dans un digesteur anaérobie ou de tout autre type de biomasse — par exemple, le bois — malgré leur caractère biogène. Toutefois, ces émissions sont toujours déclarées séparément et ne sont pas ajoutées aux autres. Le MEEB les traite lui aussi à part, et elles n’ont donc aucun effet sur le calcul des émissions totales de GES des scénarios de gestion des biosolides. Il convient de noter que ce traitement séparé de la combustion de biomasse (p. ex. de biogaz) ne vaut que pour les émissions de CO
2
; il exclut les
émissions fugitives de CH
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et de N
2
O provenant de la combustion des biosolides ou des biogaz
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