Processus de décentralisation. bit contrats communautaires
Leçons tirées d’expériences de terrain
Une des recommandations aux municipalités et à leurs partenaires, dans le cadre de la stratégie de participation, est l’implication des communautés dans l’amélioration de leur quartier ou de leur environnement, notamment dans les quartiers irréguliers, développés par leurs propres habitants et caractérisés par une forte densité de logements. Si la mise en place des infrastructures nécessite une restructuration (démolitions, déplacements), ou une contribution locale pour la construction, le fonctionnement et l’entretien des
équipements, la consultation avec les habitants ou leurs associations constitue une condition de base. Il est préférable d’impliquer la communauté, à travers ses représentants, dans tous les aspects concernant l’amélioration de leur environnement.
En matière d’infrastructures, cela implique l’acceptation par les autorités d’utiliser des normes plus souples et adaptées, au lieu des normes conventionnelles correspondant souvent à celles des pays industrialisés.
Contrairement au concept du projet traditionnel, l’approche participative doit être pensée en terme de processus, et non d’action ponctuelle et déterminée dans le temps.
Les mesures d’accompagnement et de suivi sont trop souvent négligées par les concepteurs et les bailleurs, et sont pourtant fondamentales pour assurer le maintien des acquis et de la dynamique développés au départ. Le renforcement communautaire implique donc une sensibilisation et un appui à des acteurs d’encadrement locaux, tels les agents municipaux, notamment par des formations appropriées.
1.1.4. Processus de décentralisation
La répartition des pouvoirs pour la gestion des affaires locales a évolué différemment d’une région à l’autre de la planète. Dans la plupart des pays d’Afrique francophone, le processus de décentralisation ne se met progressivement en place que depuis la fin des années quatre-vingt dix, accusant ainsi un retard par rapport à la majorité des pays d’Afrique anglophone, d’Asie ou d’Amérique Latine.
Cette évolution constitue pourtant une condition majeure pour assurer l’appui institutionnel local, le renforcement des capacités et le dialogue entre les communautés et les autorités. Toute initiative communautaire, que ce soit pour la planification ou la mise en œuvre d’infrastructures, l’exploitation de services urbains, la gestion de terres, l’entretien d’équipement, nécessite l’appui et la coordination avec une autorité locale. Les réalisations communautaires non négociées ou non avalisées par les autorités risquent d’aboutir à un échec, par manque de coordination ou de conformité à un système plus global. Ce dialogue doit donc être permanent. Par ailleurs, la notion de proximité est très importante, tant pour l’encadrement que pour le contrôle.
La mise en place d’une décentralisation effective est un long processus. Une des causes en est la faiblesse des Etats centraux, n’arrivant pas eux-mêmes à assurer les tâches déléguées au niveau local
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. Dans certains pays, l’adoption des lois sur la décentralisation est plus le fruit d’une pression de bailleurs extérieurs que le reflet d’une réelle volonté politique. Même en étant légalement établies, les nouvelles autorités locales manquent généralement de moyens, tant sur le plan financier ou matériel, que sur le plan du personnel et des compétences techniques, organisationnelles ou de gestion.
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J. Majeres, Ph. Garnier Revue internationale du Travail vol.131 BIT 1992
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