L’approche communautaire. bit contrats communautaires
Leçons tirées d’expériences de terrain
travaux à réaliser, de leur complexité (proportion main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée) ou des possibilités d’utilisation de matériaux produits localement. L’approche
HIMO sera donc plus justifiée dans la réalisation de voirie (latérite, pavage), de travaux d’assainissement, ou la mise en œuvre de petits équipements urbains ne justifiant pas l’utilisation d’engins lourds. Les bâtiments seront de conception simple, faisant au mieux appel aux matériaux locaux.
1.3.
L’approche communautaire
La participation des populations et l’approche communautaire est traditionnellement mieux reconnue dans les programmes de développement rural qu’en secteur urbain, où les stratégies communautaires sont généralement moins claires. Les raisons en sont multiples. Tout d’abord, les communautés rurales présentent une forte cohésion traditionnelle et une identité sociale, ce qui est plus rare dans les communautés urbaines.
Celles-ci correspondent d’habitude à une zone géographique, un quartier, pouvant regrouper des individus issus d’origines diverses dans le pays ou de statut économique très différent, locataires ou propriétaires, et parfois une mixité de résidents, de commerçants ou d’entrepreneurs, n’ayant pas du tout les mêmes préoccupations. Les mouvements d’un quartier à l’autre sont également très fréquents en milieu urbain.
Cette instabilité et ce manque de cohésion seront d’autant plus forts que le quartier est récent, dans le cas d’implantations spontanées, où les habitants considèrent leur implantation comme provisoire, en attendant « de trouver mieux ». Ces caractéristiques doivent être bien assimilées et prises en compte dans toutes négociations avec la communauté.
Une seconde raison est l’abandon relativement récent des « politiques du bulldozer » ou de l’ignorance pure et simple des autorités vis à vis des quartiers irréguliers ou spontanés, ainsi que l’acceptation du principe du maintien des populations sur place et de leur intégration aux structures de la ville. Toutefois, la restructuration de ces quartiers souvent densément bâtis exige une stratégie d’approche et des moyens dont ne disposent pas les autorités responsables, communes ou services de l’Etat.
La plupart des agences de coopération intervenant dans ce secteur ont très rapidement défendu l’approche communautaire. Primo, la mise en place de partenariats public / privé dans la fourniture et l’entretien des équipements, permet de pallier le manque de moyens des autorités locales pour assurer ces tâches. Secundo, l’acceptation par la communauté d’assumer des responsabilités dans la gestion et l’entretien des infrastructures dépendra de son implication dans toutes les phases d’exécution du projet, et ceci dès son identification, donc de permettre une certaine appropriation. Tertio, la mise en place de nouveau partenariats ouvre de futures perspectives pour l’avenir, à 3 niveaux au moins : l’administration et les services communaux, les organisations communautaires, et les entreprises privées. Si la législation le permet, et si l’infrastructure correspond à un intérêt direct et exclusif de la communauté, celle-ci peut en devenir propriétaire et assurer par elle-même le développement de ses propres
équipements et services.
La décentralisation et le transfert de certaines compétences au niveau local, notamment au niveau des aménagements et de la gestion des ressources et des infrastructures, rapprochent les organes de décision des populations et facilitent la mise en place de
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Approches et pratiques en contrats communautaires
mécanismes participatifs. Cette évolution est surtout perceptible dans le secteur rural où les communautés villageoises ou les districts se retrouvent face à certaines responsabilités qui leurs échappaient complètement jusqu'il y a peu.
Toute action communautaire implique une attente préalable des populations. La communauté doit être en mesure d’identifier et de démarrer des actions. Elle est généralement la mieux placée pour identifier les problèmes prioritaires, et ses choix sont pratiquement toujours pleinement justifiés. Cette prise en compte est essentielle pour le futur fonctionnement et la rentabilité de l’équipement souhaité. La communauté nécessite toutefois d’une assistance pour s’organiser à résoudre ses priorités, notamment lorsqu’il s’agira de mettre un coût aux différentes propositions et évaluer leur contribution financière. Une fois les structures représentatives mises en place et les problèmes prioritaires identifiés, des concertations auront lieu sur la manière de les résoudre. Ces discussions seront évidemment très variables, en fonction de la nature des problèmes posés. Il est également capital que ces propositions puissent s’intégrer aux programmes municipaux et obtiennent l’aval des autorités techniques compétentes.
Encadré 3 concertations
Togo : Le projet PRICUR avait conçu, avec le comité de quartier et les associations responsables, un modèle de dépôt intermédiaire pour les ordures ménagères de petite taille, gérable par les associations et d’entretien manuel. Le projet a dû être abandonné suite au refus des services techniques municipaux de Lomé de signer le contrat devant assurer l’évacuation régulière du dépôt par leurs soins, le principe ne correspondant pas au système utilisé par ailleurs, celui de dépôts volumineux, très polluants, évacués à l’aide d’engins lourds.
Cet exemple souligne notamment le problème de la durée d’un projet pilote par rapport aux délais parfois nécessaires aux négociations entre partenaires ou à l’expérience de solutions alternatives.
Le rôle des structures communautaires représentatives est fondamental. Elles doivent
être capables de répondre aux attentes, et être reconnues par le plus grand nombre.
Cette représentativité peut être difficile à obtenir, et ne peut être assurée et acceptée qu’après conciliations au sein du quartier ou du village de toutes les parties en présence.
Il peut parfois aussi être important de clairement distinguer les tâches politiques des tâches techniques, entre groupes, comités ou associations d’une communauté, afin d’éviter la « récupération » de certaines actions au profit de certains groupes politiques.
Les communautés bien organisées peuvent souhaiter assumer beaucoup de responsabilités telles le financement de travaux, la collecte de contributions ou la gestion financière. Au niveau des réalisations, elles souhaiteront être associées à la conception des projets, au suivi des travaux, au recrutement des ouvriers et aux conditions d’embauche, mais aussi à la détermination du type et de l’importance de l’assistance dont elles auront besoin pour atteindre leurs objectifs et satisfaire les membres de la communauté.
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